Photo de Amr Taha™ sur Unsplash

Dans le cœur de l'émission

Lorsque vient une émission de webradio, je la prépare mentalement et physiquement. Je suis le vendredi sur deux webradios différentes, deux ambiances différentes, mais aussi deux performances qui n'ont rien à voir. L’une se résume à passer une heure de blues dans la base de données des « Blues Men Channel » (même si j'aimerai diffuser des artistes femmes de blues également) et l’autre se résume à une véritable préparation en amont. L'une se résume sur un petit auditoire comme si je jouais dans un petit café et l'autre se caractérise sur une petite salle de plusieurs centaines de personnes. Je conçois que le résultat réside dans une approche identique à savoir faire plaisir aux auditeurs.

L'auditorium du Duplex

Une émission comme celle que je réalise sur le « Duplex » me demande près de six heures de travail en amont pour trouver des morceaux inédits, mais aussi intéressants musicalement. J’essaye de coudre une suite logique dans les différents morceaux. En ce moment, je reste sur les pas de l’origine de la musique avec des variétés diverses comme le jazz, le blues, la saoul, le rock ou encore le reggae. J’ai passé d’autres styles, je crois à la largesse de ce que je fais. Dès lors, je pense et je me documente pour revenir sur ces traces précises comme sur Eric Clapton et avant avec CREAM. Il y aurait tellement d’artistes à marquer comme Etta James ou encore Sister Rosetta Tharpe. Je me questionne également sur le rapport de la présence féminine dans ce que je diffuse.

L’un des slogans d’Isekai-Online se résume ainsi : « là où les mots échouent, la musique parle ». Je crois qu’une musique vaut aussi mille mots. Je pense qu’il semble nécessaire de diffuser les messages par la musique afin de bâtir le progrès de demain. Dans un monde où l’obscurantisme règne, la voix sort par le poste de radio.

Je ressens cette adrénaline qui monte progressivement et se diffuse dans mon cerveau en irriguant l’ensemble de mes canaux sanguins. L’approche semble surprenante, mais je fais de l’insomnie en approche de l’émission. Je l’attends régulièrement comme si c’était mon moment où je peux faire une sorte de « one-man-show ». J’ai la parole et j’essaye du mieux de satisfaire un auditoire qui s’avère toujours présent. J’ai la maîtrise des morceaux que je diffuse. Parfois, je rectifie à la dernière minute les playlists afin d’être au plus proche du « move ». Or, j’interviens régulièrement sur l’antenne pour faire des descriptions et/ou des annonces comme des anecdotes sur les morceaux.

J’aime aussi comme lorsque je fais des émissions y décrire l’environnement qui m’entoure et partager une partie de ma vie. Je suis à l’antenne pendant six heures de temps sur Isekai-Online (et aussi sur Radio Progrès). C’est un réel investissement de mon temps libre, mais aussi d’une partie de mon énergie. Six heures, c’est long, c’est pour cela que j’entame à mon sens un marathon chaque semaine entre minuit et six heures du matin. Il ne s’agit pas de courir dans une approche de surpassement de soi, mais sur une question de la gestion de la fatigue et surtout de la concentration après une journée de travail.

Je sais très bien que l’émission est particulièrement attendue. Le temps du « chill » s’avère peut-être de communiquer des bonnes vibrations comme celle de message et parfois pas du tout, mais bien de rester dans un état d’esprit qui permet l’ouverture au monde. Parfois, j’aimerais dire tant de choses, mais je trouve que j’ai une forme d’autocensure afin de rester dans la neutralité alors si je peux forcément le dire avec ma voix sur l’antenne, je passe des morceaux qui le disent avec des paroles que très rarement sont écoutés avec attention.

Le monde se passe dans un direct absolu et parfois, il se passe des catastrophes qu’il faut gérer. C’est cela aussi qui fait le charme d’essayer de réparer les erreurs autant sur le hardware/software. Cela me rappelle quand j’ai interviewé MaxOurs ces derniers jours quant à cinq minutes de la prise de l’antenne tout avait sauté. J’avais de l’autre côté du téléphone, car c’était une grande première, j’utilisais un nouveau rack afin de pouvoir recevoir des appels durant les émissions. Je ne savais pas trop comment ça allait se dérouler. Mozitux était dans l’arrière-boutique en train de réparer ce qui pouvait être réparable pour lancer le plus rapidement l’antenne. Je crois que dans ma tête cet épisode s’avérait comme un moment de chaos. On se prépare à faire des choses grandes pour inaugurer de nouveaux outils (nécessitant des investissements) et parfois la déception arrive. Heureusement que ce n’est pas tous les jours que les plombs sautent, mais les nôtres vont bien, et on garde notre calme.

Mais clairement je suis dans une émission qui utilise des logiciels assez variés. Pour ma part, je tourne avec deux ordinateurs sur ProppFrexx (comme vous pouvez le voir ci-dessous) dans sa présentation assez classique. Cette usine radiophonique a un potentiel extraordinaire.

Logiciel ProppFrexx

Puis l'émission se termine au rythme de ce logiciel où l'horloge arrive vers les 6h00 du matin et progressivement, je me demande toujours ce qu'il me pousse pour faire le Duplex que je surnomme le marathon. Malgré toutes les péripéties, je crois sincèrement que quelque chose dépasse les personnes. Il s’agit lorsque la passion prend une place très importante et devient dès lors le leitmotiv d’une vie.

This article was updated on 22 septembre 2023

Pierre Le Bec

Pierre Le Bec est connu sous le nom de « Pierrot l'animateur »