Adieu l'écrit, vive la radio

Le monde a foncièrement changé quand j’ai commencé à écrire. Nous étions dans une approche où les blogs s’avéraient omniprésents. Nous diffusions à l’époque : des idées, des analyses et des critiques. Le temple de la consommation a fait que les personnes lisent moins de blogs, mais préfèrent aller sur des chaînes de vidéastes promouvant la « réinformation ». J’y ai passé des milliers d’heures en l’espace d’une dizaine d’années.

Plus le temps avance, moins les articles sont lus et le travail généré par rédiger ces derniers apparaît comme frustrant. J’ai mêlé les mots dans tous les sens au travers de plus de 1 200 articles. J’ai milité, j’ai défendu des idées politiques que je crois toujours juste et nécessaire dans une période où l’obscurantisme devient une religion autant économique, sociale et sociétale.

Je pense que mon message est passé, mon message a été diffusé et que ce dernier a été entendu. Il semble désormais nécessaire que les plus jeunes doivent prendre le relais. Dès lors, j’ai choisi de prendre une voix alternative : l’audio. Dans un premier temps, j’ai décidé d’écrire des podcasts de façon assez rocambolesque, puis je me suis mis à rentrer pleinement dans un projet radiophonique en partant d’aucune connaissance.

J’ai pu lire l’approche d’Antonio Gramsci au travers de son idée d’une bataille culturelle. Je pense désormais pour ma part qu’il est venu l’heure d’aller vers d’autres batailles. En effet, l’idée de promouvoir les mêmes idées sous une autre approche permet de rester dans la bataille des idées. Ainsi, la question radiophonique est venue de façon assez naturelle. La passion pour les ondes au travers des fréquences du web (même si c’est par paquets) vient doucement avec le temps.

Cela paraît anodin, mais l’esprit de fonder une webradio s’inscrit dans un esprit qu’on le veuille ou non : celui d’entreprendre. Je ne crois pas au libre-échange et à la concurrence non faussée, pas plus qu’au Père Noël et de différentes comptines pour enfant. Au moment où nous sombrons dans une France affamée et à l’estomac vide. Dans le même moment, le rouleau compresseur néolibéral broie et oriente vers une lepénisation intégrale de la société.

Le projet que je mène avec Radio Progrès et Isekai-Online s’enracine comme un continuum que j’ai commencé sur le projet éphémère de « Révolution et Libertés ». Je pense aussi que cette bifurcation du monde écrit vers le monde audio s’enracine également par une perte d’espoir dans des lendemains prospères et enthousiasmant. Au lieu de cela, on nous propose la famine et la misère forcée pour le bien de quelques personnes (ou plutôt des parasites).

Depuis des années, je rêvais d’animer des émissions au travers d’un direct. Je me suis donné comme objectif de réaliser des rêves et de m’en donner les moyens. Pourtant, le chemin s’est avéré compliqué entre le serveur de diffusion et le hardware/software qui ne se voit pas. J’ai grandi dans une approche assez différente, une approche innovante, une approche tournée entièrement autour du progressisme et des valeurs démocratiques.

This article was updated on 21 septembre 2023

Pierre Le Bec

Pierre Le Bec est connu sous le nom de « Pierrot l'animateur »