Les antivaxs : le grand retour de l’individualisme

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Les complotistes au sein de la pandémie que nous traversons, la raison et le rationalisme tendent à se structurer pour apporter des éléments matériels afin de répondre de façon scientifique aux différentes questions, mais aussi de trouver des solutions afin que nous puissions revivre comme avant (sans le capitalisme bien sûr).

Du néolibéralisme au libertarianisme

Il s’avère que nous sommes confrontés à un mouvement totalement obscur qui refuse : la vaccination, le port du masque, le confinement, les gestes barrières (comme nous le verrons plus bas), bref tout ce qui semble nuire aux libertés individuelles en premier apparence. Ainsi, nous sommes pleinement dans la vision libertarienne :

Les libertariens prétendent fonder la propriété privée dans la propriété de soi. Elle n’est alors plus seulement une règle (aussi prégnante soit-elle) en usage dans nos sociétés, elle acquiert une véritable nécessité1.

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La question fondamentale qui se pose au sein de la mouvance complotisme que l’on retrouve d’ailleurs chez QAnon s’inscrit parfaitement dans une vue de l’esprit ultra-conservateur ne croyant plus dans les informations officielles, mais aussi s’inscrivant dans les théories du complot les plus farfelues. Il ne fait guère de doute qu’à partir de ce moment-là, les manifestations en faveur des “libertés naturelles” qu’il faut comprendre comme les “libertés économiques” et non les autres “libertés fondamentales”, je pense à celle au “droit de la presse”, mais aussi aux “libertés collectives”. De ce fait, les antivaxs sont des libertariens.

Les libertariens de droite identifient la pleine propriété de soi à la liberté. Pour s’en convaincre, il suffit de constater qu’ils considèrent toute atteinte portée à la propriété de soi comme une atteinte à la liberté et réciproquement toute atteinte à la liberté des individus comme une atteinte à la propriété qu’ils ont sur eux-mêmes2.

On constate également que dans cette mouvance, la vision clairvoyante d’une liberté garantie par le droit vis-à-vis d’une liberté d’une formelle se construit autour du mythe que cette dernière reste entièrement doctrinale. Il ne fait guère de doute que les questions juridiques au niveau de la loi tendent à leur rendre de l’urticaire. En effet, il n’apprécie pas la contrainte d’où qu’elle vienne.

La liberté formelle garantit l’absence de contrainte exercée par autrui, qu’il s’agisse d’un individu, d’un groupe ou d’une institution3.

Le “saint-graal” est une vision élargie de la description de ces dernières se comprenant comme des “libertés naturelles” (alors qu’elles n’ont rien de naturelles, mais sont une construction purement chimique). L’égoïsme se sacralise comme une réponse de l’individu absolu comme réponse à tous les comportements de la société. Les piliers des “droits fondamentaux” sont ainsi considérés comme “liberticides” par ces partisans d’un individualisme entièrement débridé. Les questions vaccinales comme d’autres tombent ainsi sur la volonté du choix de l’individu au mépris de sa responsabilité devant la société dans laquelle il vit. En effet, l‘individualismo et le conspiratio font bon ménage.

Le cas du SARS-CoV-2

Les thèses avancées par l’avant-garde conservatrice se transcrivent par une sorte de “fake-news” et une forme d’interprétation plus ou moins sordide. Ainsi, le “Point Godwin” est souvent utilisé par les vaccino-sceptiques (pour parler le politiquement correct) en utilisant comme le souligne des personnalités comme Jean-Marie Bigard. La théorie du complot est avancée comme une théorie alternative et simpliste dépourvue surtout de rationalisme.

Il en faudra un certain temps pour que le temps se rende compte que derrière ces mouvements a priori “apartisans” se cache l’ensemble du gratin antisémite, relativiste, révisionniste et négationniste. En effet, en utilisant une “dialectique” propre au discours “antivaccin“, nous sommes dans une dynamique dangereuse. Dès lors, les partisans de ces croyances font d’eux des résistants face à un système qu’il conspue. Ils se sentent oppressés et réalisent en même temps qu’ils s’orientent vers un chemin totalement irrationnel. Dans les faits, ce qui attend ces personnes-là n’est autre que de terminer les “pieds devant”.

Pendant que Francis Lalanne se prend pour un résistant du FTP ou des FFI contre le nazisme. La réalité réside dans le fait que cette maladie tue et son virus mute afin de devenir incontrôlable. Ainsi, au lieu de combattre le virus, les personnes qui pensent qu’un génocide et que les thèses malthusiennes sont mises en application pour réduire la planète au nom du “Nouvel Ordre Mondial” tout en soutenant les “puces RFID 5G” sous-cutanées. Ainsi, dans le cadre des mesures gouvernementales (et Dieu sait que ce gouvernement n’est pas ma tasse de thé), ils utilisent l’étoile jaune afin de démontrer la discrimination qu’ils subissent qu’ils estiment être la même que les juifs sous le nazisme. Personne ne leur met un pistolet sur la tempe.

Dans ce sens, les comparaisons vis-à-vis de ces “glorieux résistants” qui se font retourner la cervelle par leurs différents leaders que l’on peut appeler des gourous font en sorte qu’ils se radicalisent sur la toile avec leurs “vérités alternatives”4. Dès lors, la “presse” est vue comme des “organisme collaborateurs” et pour eux, les journalistes seront tondus au sens figuré comme au sens réel à l’heure de la libération. Une libération qui en somme attend toujours. En effet, la dichotomie entre le discours et la réalité se passe clairement de leurs discours dangereux puisqu’ils portent en eux une forme exacerbée de la rhétorique néonazie. Dès lors, le discours hygiéniste et eugéniste5 qu’il faut comprendre par le fait que “l’épidémie ne tue que les faibles”, s’inscrit dans une manière de glorifier la puissance du système immunitaire. Or, partout où ces thèses sont appliquées, on constate un taux de mortalité très important, mais aussi une augmentation du nombre de variants. Ainsi, le variant delta (indien) et gamma (brésilien) sont le fruit des politiques vaccino-sceptiques alliées au néofascisme. De ce fait, la question de la “santé publique” ne fait guère de doute pour ces personnes qui sont biberonnées aux théories les plus farfelues les unes que les autres reste un véritable danger pour la population. Les enjeux sont grands. L’individualisme ne sert pas à marquer les libertés individuelles, mais bien celui d’un égoïsme clairement obscurantiste. La question réside dans le fait de savoir : la société va-t-elle prendre en charge ces personnes s’ils tombent malades, dont la plupart ne croient d’ailleurs pas dans le Coronavirus ?

AFP (c)

Puisque le gouvernement décide de prendre des mesures sérieuses et concrètes afin de lutter contre la pandémie au niveau national, les idiots utiles et les anti-sciences6 hurlent à la dictature. Dans la pensée, il ne s’agit en aucun cas de souligner que leur méthode est de retrouver un “air de liberté”, mais elle s’accompagne dans la pensée complotiste la plus crade des groupuscules de Réinfo-COVID ou encore au sein de la mouvance Gilet-Jaunisée. Dans ce contexte, il ne s’agit en aucun cas de combattre les différentes mesures autoritaires prises par le Sénat par les néoconservateurs sous l’étiquette du parti “Les Républicains” tout comme la “majorité” présidentielle.

Certains y voient le retour fantasmagorique d’un “totalitarisme” en gestation, dont les sources ne seraient finalement qu’une volonté également au niveau de la vaccination. Toutefois, le sujet étant bien large et les théories très abondantes que d’autres personnes mieux en connaissance que moi pourront élaborer un tel sujet. Toutefois, je pense que l’obligation vaccinale reste l’une des meilleures solutions quand on voit à quel point la “vaccination volontaire” rame dans notre pays. La méfiance s’installe, mais que faire face au consensus scientifique et aux résultats présents ?

Extraite d’un groupe facebook

Il ne fait guère de doutes que nous voyons pulluler également des soignants (qui se revendiquent ainsi) en colère de devoir se vacciner. Ils se sentent trahis, méprisés, humiliés, etc. Mais sont-ils des soignants pour l’argent ou pour la vocation ? Ne leur a-t-on pas soumis aux vaccins obligatoires pour être soignants ? Faut-il rappeler les prises de sang de l’Hépatite B avec jusqu’à 5 rappels ? Cela en dit long sur la dichotomie de ces derniers. Le pire étant que l’on retrouve des soignants préférant le chômage.

Ainsi, on comprend qu’il y a une forme de dichotomie sur fond de défense des libertés économiques, mais pas des libertés individuelles. En effet, ils assument pleinement de n’être que des “valets” du capitalisme et en l’occurrence des laboratoires pharmaceutiques, dont les traitements pour soigner le SARS-CoV-2 coûtent extrêmement cher à la société et enrichissent ce qu’ils appellent “big pharma”. En effet, pour qu’une dictature sanitaire puisse avoir lieu, il semble nécessaire d’avoir un dictateur. Jusqu’à présent, bien que je sois en position d’émettre des réserves sur l’aspect purement économique du programme du gouvernement actuel tout comme de la politique sécuritaire.

AFP / Alain JOCARD

Or ces mêmes personnes qui n’ont que la fibre populo-poujadiste comme Jean-Marie Bigard (que l’on peut voir avec la photo ci-contre) qui était à la manifestation des putschistes souhaitant renverser l’état de droit. Ainsi, le lien apparaît très clair entre ces personnes qui manifestent contre les restrictions sanitaires avec leur approche en termes de défense des droits fondamentaux. En effet, tout est fait pour en finir avec le “modèle Républicain” et de la “séparation des pouvoirs. Ainsi, il existe un lien très clair entre les putschistes et le mouvement antivaccin.

Cela en dit long de leur vision démocratique : une dictature suivant le modèle des “Chicago Boys”. Macron apparaît être un petit joueur. Autrement dit, ce sont des ultra-libéraux comme les Trump, les Òrban ou encore Bolsonaro.

Pourtant, les éléments de langage tendent très clairement à mettre en avant une forme de dichotomie. Ils sont pour un système ultra-répressif, mais contre la “dictature sanitaire”. Les pauvres, ils ne peuvent plus contaminer comme ils le veulent. Ils parlent sans cesse de “covidiot” pour sous-entendre que les partisans de mesures hygiénistes et sanitaires seraient “idiots” et “stupides”. La rhétorique se traduit dans les faits par une pensée clairement individualiste et égoïste. En effet, les complotistes pensent à eux et non aux autres.

La question également du port du masque fait également une sacrée opposition au sein de la mouvance alternative et progressive. Une fois de plus, les arguments pseudo-rationalistes témoignent dans les faits d’une approche réellement pseudo-scientifique. En effet, l’ancienne généticienne Alexandra Henrion-Caude va jusqu’à nous expliquer que les tests PCR contiennent des nanoparticules. On se demande dans les faits à un moment donné : où cela a bugué pour une ancienne directrice de l’INSERM. Elle vocifère ses théories sous fond d’argument d’autorité à défaut d’avancer des preuves suivant une méthodologie scientifique.

Jean-Louis Fouché, cofondateur de Réinfo-COVID

D’autres gourous comme Jean-Louis Fouché ne cessent de faire la peur, mais aussi sur le “point Godwin” quitte à reprendre la défense Eichmann dans sa diatribe d’une vision contre le totalitarisme. Dans les faits, ce médecin anesthésiste et réanimateur est devenu une égérie au sein de la toile. Pourtant, on se rend compte qu’avec ses acolytes, il n’apporte aucun élément médical et scientifique. Dès lors, nous [les personnes qui luttent contre le complotisme et l’extrême-droite – NDLR] sommes en mesure de comprendre s’il a réellement sa thèse de doctorat en médecine.

Conclusion

Dans les faits, les personnes dotées d’un semblant de rationalité vis-à-vis du taux de mortalité seraent en mesure de satisfaire ces revendications. Pourtant, nous sommes face non pas à un individualisme méthodologique, mais une forme d’anarcho-capitalisme (c’est-à-dire du libertarianisme) et une vision individualiste de l’anarchisme. En effet, l’idée de placer la “liberté individuelle” devant les “libertés collectives” tend à se traduire par le grand retour et le triomphe finalement du courant néoconservateur et du mouvement antiscience comme Trump, Bolsonaro ou encore Òrban. Ainsi, la structuration d’une pensée tend à se matérialiser comme partant du triomphe de l’individu vers le triomphe de l’obscurantisme. N’est-ce pas étonnant que ces “résistants” et ces “insoumis” à l’idéologie scientifique (et à son consensus) sont devenus les idiots utiles des pseudo-sciences. Devra-t-on faire un décret pour les empêcher d’accéder aux soins s’ils attrapent le Coronavirus même si c’est contre l’universalité de la République et de la Constitution ? Mais il faut assumer l’individualisme à l’extrême et l’homo egoïstus.

Trafic de drogue, un business juteux contre les libertés individuelles

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La drogue, je pourrais en parler pendant des heures au vu de mon passé. Toutefois, je ne suis pas là pour mettre en avant mon expérience qui relèverait d’un témoignage anecdotique. Mais je peux tout de même m’en servir pour apercevoir que les dépendants ne sommes que la chair à canon en ce qu’il concerne les politiques publiques visant la maladie de la dépendance reconnue par l’OMS.

Dans ces conditions, le virage sécuritaire orchestré par l’extrême-droite au pouvoir tend à creuser un véritable fossé entre le fait de sortir des individus de la “consommation active” et celui de réaliser une “politique du chiffre”. Sarkozyste assumé et proche de Marine Le Pen, le “premier flic de France” le sait très bien qu’il a une carte à jouer s’il veut que son “employeur” à savoir officiellement Jean Castex et officieusement Emmanuel Macron. En effet, il fait tout pour que le président de la République soit réélu à travers les votes du Rassemblement National. Les passerelles entre les différentes droites sont très étroites. 

Ainsi, le trafic de drogue est devenu une vision très exacerbée pour la campagne présidentielle de 2022. Il semble nécessaire pour les différents partis politiques de jouer la carte “sécuritaire”. En effet, la question du “sentiment d’insécurité” se reflète dans les chiffres comme une fiction. Plus les lois durcissent l’autoritarisme, plus le “sentiment d’insécurité” augmente. Autrement dit, il s’agit d’une association psychique dans une réalité s’enracinant dans l’émotionnel. La volonté est de réduire la délinquance, mais les politiciens préfèrent jouer la “carte de la peur”. En effrayant le lumpenprolétariat, il joue très clairement sur un tableau en pointant des jours meilleurs, mais dans les faits ce qu’ils mettent en avant n’est qu’une partie entre autres de jours particulièrement obscurs emportant la République. En effet, lorsque Darmanin préfère la position du “boucher-charcutier” de Tourcoing que les statistiques de l’INSEE, on peut clairement se demander que la vision qu’il s’en dégage ne soit qu’un ramassis de populo-démagogisme. En rien, cette vision clairement obscurantiste s’alliant avec la beaufitude démontre très clairement sa volonté en matière d’appel au rationalisme et au matérialisme. De ce fait, nous sommes dans une ère où le “roman national” sera toujours préférable aux analyses scientifiques et fondées.

Ainsi, les malades sont persécutés par le pouvoir en place faute d’une véritable politique en matière d’endiguement de la toxicomanie. La criminalisation du malade se réalise d’une façon totalement éhontée par les pouvoirs qui se succèdent les uns après les autres. Autrement dit la politique de prévention et d’endiguement du phénomène qui touche de plus en plus de citoyens tend à se concrétiser par une vision morbide et délétère. De telle manière, il convient de souligner que le fait de créer des amendes pour les consommateurs de cannabis par exemple s’inscrit dans une vision visant d’une part à renflouer les caisses de l’Etat, mais surtout surfant sur la “peur”. Or, la maladie de la dépendance touche sans prévenir et tout le monde peut y être victime. Les cures sont tellement faibles et les services d’addictologie en manque de moyens que je me demande si finalement, il ne serait pas souhaitable pour le pouvoir que les dépendants restent dans le jeu fantasmé actuel par l’opinion néoconservatrice et néofasciste : les malades financeraient le terrorisme. Ainsi, les rationalistes (dont le gouvernement n’en fait pas parti) suggèrent très clairement qu’une véritable politique de lutte contre le “cartel des drogues” passe entre autres par une véritable politique active afin d’arracher les dépendants de la “consommation active” par tous les moyens nécessaires quitte à mettre des milliards sur la table.

Nonobstant cette vision, la “drogue est devenu l’opium du peuple”. Dans ces conditions présentes, le gramme de cocaïne sera plus ou moins équivalent à celui du gramme de cannabis dans les vingt ans qui vont venir avec des centaines de milliers de malades supplémentaires sur des produits clairement plus addictogènes. Ainsi, le “premier flic de France” le sait très bien qu’il élabore un programme au service d’une idéologie la mortifère possible. Le gouvernement a besoin d’utiliser les malades comme des délinquants afin de réduire les libertés individuelles. Cette vision se traduit également par une vision tendant à long terme de marcher sur les plates-bandes d’un certain totalitarisme. Le néofascisme porte en lui le programme le plus liberticide que le monde ait connu. Ainsi, pour Darmanin et sa clique, il ne s’agit pas de sauver des personnes de l’enfer de la drogue, mais de s’en servir comme des alibis pour durcir les règles sécuritaires. Autrement dit, les malades servent en tout lieu à sa politique dévastatrice et criminel.

Vous vous demandez comment enrayer le “cartel des drogues” au travers d’une politique alternative. Je le conçois que cette question mérite à elle seule un article sur lequel je reviendrai en détail. En effet, la question d’une véritable politique visant à “réguler” entre autres le marché de la drogue légale (au travers des médicaments) et illégale (au travers des substances non-médicamenteuses). Cela permettrait de créer de recettes au niveau de l’Etat afin de les orienter en matière de soins vis-à-vis des dépendants. Mais cela suggère de changer de paradigme et de s’ancrer dans un véritable virage progressiste.

Pourtant, il convient pour eux de céder au chant des sirènes et de “tout répressif”. Or, nous le savons très bien où mène cette politique : vers une dictature policière. Aux Philippines, tout comme au Brésil sous prétexte de lutter contre le trafic de drogue, les néoconservateurs (comme Darmanin et sa clique) ont fait le choix d’une politique sanglante. Cela ne fait en rien reculer le “crime organisé”, mais cela crée des milliers de morts. Une politique sanglante s’installe dans ces pays où le “droit à la vie” est tout simplement éradiquer au nom des valeurs néofascistes. Que réclame les syndicats, dont Darmanin a ouvertement soutenu les différentes revendications ? La fin de l’Etat de droit avec l’instauration d’une dictature sanglante. De facto, nous sommes face à une “milice nationale” qui n’a en aucun intérêt à s’intéresser aux différentes valeurs du progrès que nous mettons en place. Au contraire, le fait de faire reculer la toxicomanie signifierait un recul très drastique de l’importance des “mercenaires du capital”. Autrement dit, pour faire baisser les effectifs de la police et gendarmerie nationale ce qu’il se traduit par une baisse évidente des bavures et des assassinats, une politique mettant fin à la prohibition devient nécessaire.

En ce qu’il concerne le rôle de l’Etat de sauver les dépendants d’un trafic qui n’est autre que des entreprises du côté de l’ombre du capitalisme. Le même capitalisme défendu par les tenants du pouvoir fait froid dans le dos puisqu’il agite une concurrence sans limite et sans règle entre les différentes entreprises et multinationales illégales. Les thèses d’Hayek, de Friedman and co sont mises en application, une façon de faire rougir le pouvoir qui y voit une concurrence déloyale face à la politique néolibérale qu’ils souhaitent mettre en place.

Le “violeur présumé” Gérald Darmanin pense uniquement au durcissement des différentes lois concernant la prohibition de la drogue au détriment des toxicomanes et des dépendants. Il faut dire qu’il est allé manifester contre les lois de la république, contre la constitution et contre l’Etat de droit.

Bientôt une manifestation sous les vitres du Conseil Constitutionnel ?

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Le conseil constitutionnel a censuré une partie de la LSG. Après avoir manifester contre la séparation des pouvoirs, on s’attend à ce que la “milice nationale” défile dans les rues de la capitale afin de vomir sa haine. Dès lors, la vision d’une petite bourgeoisie biberonnée à la haine des “prols” et des “minorités”. Dans un contexte social de plus en plus tendu, c’est un coup de massue contre le gouvernement. En effet, les défenseurs des libertés publiques ont réussi à faire censurer une grande partie de cette loi scélérate.

Cela me rappelle très bien cette période de l’entre-deux-guerres où le fascisme commençait à s’installer comme un effet domino dans les différents pays. D’ailleurs, souvenons-nous de ce que disait déjà Léon Trotski à propos de la montée du fascisme dans les années 1930 :

Le régime fasciste voit son tour arriver lorsque les moyens “normaux”, militaires et policiers de la dictature bourgeoise, avec leur couverture parlementaire, ne suffisent pas pour maintenir la société en équilibre 1

En poursuivant un peu plus loin, on s’aperçoit que les fascistes n’ont pas de programme prédéfini, mais un programme uniquement orienté autour de la petite-bourgeoisie :

Deux ans après son apparition, le fascisme était au pouvoir. Il renforça ses positions grâce au fait que la première période de sa domination coïncida avec une conjoncture économique favorable, qui succédait à la dépression de 1921-1922. Les fascistes utilisèrent la force offensive de la petite bourgeoisie pour écraser le prolétariat qui reculait. Mais cela ne se produisit pas immédiatement. Déjà installé au pouvoir, Mussolini avançait sur sa voie avec une certaine prudence : il n’avait pas encore de modèle tout prêt. Les deux premières années, même la constitution ne fut pas modifiée. Le gouvernement fasciste était une coalition. Les bandes fascistes, pendant ce temps, jouaient du bâton, du couteau et du revolver. Ce n’est que progressivement que fut créé l’Etat fasciste, ce qui impliqua l’étranglement total de toutes les organisations de masse indépendantes2.

Mais face à ces éléments, la classe ouvrière ne doit pas désarmer fac à la menace provenant du bas front tout comme la menace des différentes “lois scélérates” modernes votées les unes après les autres. Sous la couverture d’une vision progressiste, la petite-bourgeoisie le sait très bien : elle porte en elle une véritable nuée ardente. Ainsi, la question d’un “front unique révolutionnaire antifasciste” et “anti-policier” intervient dans le contexte actuel.

Les décrets d’exception de Brüning et la menace venant d’Hitler sont, en ce sens, un signal d’alarme “idéal” pour la politique de front unique. Il ne s’agit pas de défense au sens le plus élémentaire et le plus évident du terme. Il est possible, dans ces conditions, de gagner au front unique la grande majorité de la classe ouvrière. Bien plus, les objectifs de la lutte ne peuvent pas ne pas rencontrer de la sympathie parmi les couches inférieures de la petite bourgeoisie, y compris les boutiquiers des quartiers et des districts ouvriers. […] Les idées de Marx et de Lénine triompheront immanquablement au sein du prolétariat allemand.3.

La question salvatrice qui semble nécessaire réside dans le fait de s’attaquer à la propriété privée. Dans un contexte, où les sages tendent à tout prix de défendre les libertés publiques et individuelles face à un Etat policier (c’est-à-dire un Etat Fasciste) que l’on voit à travers Darmanin, la question systématique de s’ancrer dans le droit parlementaire fait ressurgir le courant réformiste social-démocrate. Si les lois et décrets peuvent paraître importants. Dans un parlement orienté par la bourgeoisie, ces derniers ne servent qu’à maintenir la bourgeoisie et par extension la protection de la propriété privée à savoir l’exploitation des travailleurs par le capital et les patrons. D’où la question d’en finir nécessairement du travail.

Frédéric Engels a écrit un jour que l’Etat, y compris la république démocratique, c’est des bandes armées pour la défense de la propriété ; tout le reste n’est là que pour enjoliver ou masquer ce fait. Les éloquents défenseurs du “droit”, genre Herriot et Blum, ont toujours été révoltés par ce cynisme. Mais Hitler et La Rocque, chacun dans sa sphère, viennent de montrer de nouveau qu’Engels avait raison. 4

Karl Marx disait au sujet de la transformation vers le machinisme que l’on pourrait de nos jours traduire vers l’automatisme et la révolution digitale (et le big data) :

Dans une société communiste, le machinisme occuperait, par conséquent, une toute autre place que dans la société bourgeoise5

Nous sommes à un tourant très profond de notre société comme nous venons de le voir. Le capitalisme tend à trouver une torsion afin de garantir la “paix civil”.

La classe laborieuse substituera, dans le cours de son développement, à l’ancienne société civile une association qui exclura les classes et leur antagonisme, et il n’y aura plus de pouvoir politique proprement dit, puisque le pouvoir politique est précisément le résumé officiel de l’antagonisme dans la société civile.
En attendant, l’antagonisme entre le prolétariat et la bourgeoisie est une lutte de classe à classe, lutte qui, portée à sa plus haute expression, est une révolution totale. D’ailleurs, faut-il s’étonner qu’une société, fondée sur l’opposition des classes, aboutisse à la contradiction brutale, à un choc de corps à corps comme dernier dénouement ?
Ne dites pas que le mouvement social exclut le mouvement politique. Il n’y a jamais de mouvement politique qui ne soit social en même temps.
Ce n’est que dans un ordre de choses où il n’y aura plus de classes et d’antagonisme de classes, que les évolutions sociales cesseront d’être des révolutions politiques. Jusque-là, à la veille de chaque remaniement général de la société, le dernier mot de la science sociale sera toujours :
Le combat ou la mort la lutte sanguinaire ou le néant. C’est ainsi que la question est invinciblement posée“. (George Sand.) 6

Nous sommes dans une guerre de classes opposant la bourgeoisie au prolétariat. Dans ces conditions, la lutte armée de la bourgeoisie pour défendre ses intérêts prend tout son sens. Les révolutions de 1789, de 1848, 1871 et bien d’autres effraient le pouvoir en place. Ainsi, la classe dominante tend à réaliser des démonstrations de force afin de faire trembler les classes laborieuses et surenchérir sur la question de l’autorité, la sécurité et de l’identité (notamment à travers les questions islamiques). Ces débats superflus ne font que masquer la réalité dangereuse de ce qu’il se crée en profondeur : la destruction des droits sociaux et de la répression de tous les mouvements sociaux par les “forces armées” et “les mercenaires” de la bourgeoisie.

Le corporatisme policier le sait très bien puisque cela ne fait que l’ombre d’un doute qu’il y a une alliance entre la direction de la Police Nationale et les autoproclamés syndicats. Le syndicalisme vise à défendre l’intérêt des salariés vis-à-vis du patron. Lorsqu’un syndicat est trop proche de son employeur alors la justice peut condamner le syndicat en question 7. On attend dès lors à ce que l’ensemble des corporations policières soient lourdement sanctionnées pour défendre l’intérêt de l’employeur.

Dans le même temps au sein d’un système libéral, le corporatisme policier constitue une entorse fondamentale aux principes libéraux :

Elle détruisit la grande puissance des maîtres de jurande, en supprimant toutes les corporations et tous les privilèges corporatifs. Elle leur substitua la libre concurrence, c’est-à-dire un état de la société où chacun a le droit d’exercer la branche d’activité qui lui plaît et où rien ne peut l’arrêter dans cette activité que l’absence du capital nécessaire8

À présent, nous avons pleinement vu la montée de l’extrême-droite au sein des forces de l’ordre ne pouvait que satisfaire les différents intérêts de classe dominante. Ainsi, en voulant renverser la constitution et l’état de droit, on peut clairement se demander si une manifestation devant le Conseil des Sages est à venir avec tous le gratin politico-médiatique … au détriment des valeurs constitutionnelles, des droits de l’homme, mais aussi des libertés individuelles.

La rue ou le fascisme …

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Nombreux sont les camarades à croire dans une élection providentielle d’une personnalité politique afin de créer une “révolution citoyenne”. Les urnes sont utilisées à une mission afin de renverser le “système capitaliste” de l’intérieur. Cette stratégie suscite du rêve et de l’espoir chez de nombreux partisans d’une révolte citoyenne. Lorsque la manœuvre du réformisme social-démocrate essaye d’aboutir à instaurer une transition socialiste, cela se traduit par un réformisme mettant en avant un capitalisme social. Les réformes sociales se veulent marginales. Autrement dit, la révolution tant voulue par les urnes s’avère n’être d’autre qu’une vaste mascarade.

Dans le contexte actuel à travers de la montée d’un front antirépublicain vis-à-vis de la gauche radicale, les éléments montrent clairement que le tournant s’oriente autour d’une devise bien connue qui tend à glacer le sang. Dans le même temps, il y a une alliance officielle avec les différentes corporations néofascistes policières. N’oublions pas que la “Police Nationale” a été créée par Pétain afin de soutenir le pouvoir en place le 14 août 1941. Enfant de Pétain et cousin d’Hitler, les forces armées sous la tutelle de ministère de l’Intérieur n’ont pas pour objectif de défendre d’une quelconque manière la sécurité, mais le pouvoir capitaliste en place. Le fascisme ne peut qu’enfanter des monstres. Or, ce sont les néofascistes qui soutiennent à bras-le-corps les revendications policières de soumettre, de tordre et d’en finir avec l’état de droit. Dominique Grange chantait : “À bas l’état policier“. Je pense qu’elle avait parfaitement raison. Face à cette tentative de putsch provenant de mercenaires et soutenue par le pouvoir en place tout comme une armada de citoyens et de politiciens du Parti Communiste Français jusqu’au néo-nazi, il ne se fait pas l’ombre d’un doute que le “droit à l’état policier” devient une revendication majeure.

L’ordre public et politique doit régner en France afin de mettre en place des politiques d’une violence inouïe. Les soldats de l’ordre capitaliste le savent très bien qu’ils appliquent le néofascisme par étape. L’objectif inavoué ne réside pas dans pas dans la sécurité des citoyens, mais la protection des capitalistes, des bourgeois et des actionnaires. En effet, si ces ignares biberonnés au poison de la haine vis-à-vis des “prols” ne voulait pas en découdre avec ces derniers, nous n’aurions guère d’autres chemin qu’à prendre celui de la rue. L’espace politique devient fondamental afin que les organisations de travailleurs, d’ouvriers et de salariés se battent contre les compagnons de route d’un état totalitaire. Dès lors, il n’y a guère de doute que face à une montée extrême de ces officines d’extrême-droite, l’heure n’est plus tellement à savoir comment nous allons prendre de nouvelles libertés. Il faut les arracher face à une bourgeoisie en quête d’un pouvoir absolu. N’oublions pas que nous avons guillotiné Louis XVI et fusillé Pierre Laval, à défaut d’avoir troué le corps du Maréchal Pétain.

En effet, Macron et la bourgeoisie promettent une politique sanglante afin de rembourser la dette et équilibrer le déficit public coûte que coûte. Dans ces conditions présentes, le modèle qui attend la France est celui de la Grèce avec le soutien des politiques d’extrême-droite voire néo-nazis. La rue si elle ne se soulève pas n’aura d’autre choix que de s’enfoncer dans un nouvel Etat Français. La République peut dire adieu à ses valeurs au nom d’une devise bien connue : “Travail, Famille, Patrie”.

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