Les gugusses manifestent dans les rues tous les samedis contre le “pass sanitaire” sous différents prétextes plus ou moins farfelus au nom d’une crainte, d’abstraction des faits et des études scientifiques. Cette rigueur qui tourne autour d’une vision très clairement ancrée dans une analyse distinctive. Qu’est-ce qui fait peur dans le pass sanitaire ? Qu’est-ce qui est différent en un carnet vaccinal ou de santé ? Ces questions demeurent tout de même l’alpha et l’oméga dans le début d’un quelconque raisonnement au sujet du “pass sanitaire”.
Ainsi, il semble nécessaire au nom de la “recherche des faits” d’apporter des éléments de réponses s’inscrivant dans la rigueur matérialiste. La réécriture de l’Histoire au travers d’un “angle alternatif” projetant l’ensemble des craintes et des phobies diverses s’initie dans les faits que ces derniers portent en eux les germes d’une vision protofasciste. Le mélange totalement hétéroclite allant de l’ultra-gauche à l’ultra-droite témoigne également d’un confusionnisme ambiant très important au sein de la société. En effet, les manifestations se construisent concrètement sur une désinformation de fond et de mensonges massifs. La propagande antivaccinale (légèrement différente de celle du pass sanitaire) s’inscrit comme la consommation de l’alcool de façon bringe-drinking. Elle est massive et sur une courte durée. Or, la recherche de l’effet de buzz dans ces mouvements ne se réalise en aucun cas au travers d’une réalisation d’une vérité, mais de la propagande. On se rend compte qu’il y a tout de même une vision très claire de réaliser que les fake news sont une réécriture sur un corpus d’un profond malaise psychique (et il ne s’agit pas de psychiatriser les personnes en question).
Le mouvement complotiste existait sérieusement avant l’ère de Donald Trump. La complosphère n’est en rien un fait inédit. Elle existe depuis plus d’un siècle, mais reste “l’avant-garde” dans l’utilisation des technologies numériques. Dès lors, il semble nécessaire de voir qu’au sein de cette extrême-droite se positionne tout un champ politique plus ou moins nauséabond.
Les “résistants 2.0” à la “dictature sanitaire” pour paraphraser l’association d’extrême-droite “Réinfo-Covid” utilise la méthodologie et l’ensemble de l’aspect de la sémantique liée à la “réinformation” afin d’asseoir leur emprise au sein de la population. Cette stratégie visant à élaborer une “vérité alternative” par rapport aux différents éléments s’inscrit clairement dans l’ancrage politique de l’extrême-droite 1. Il existe également une corrélation entre l’extrême-droite et le mouvement “vaccino-sceptique” 2. La question de l’eugénisme tant promue par Florian Philippot, Louis Fouché ou encore Martine Wonner apparaît paradoxale puisque ces derniers n’hésitent pas à critiquer le régime nazi en se considérant persécutés … tout en reprenant ouvertement les thèses hygiénistes du Troisième Reich 3.
Il semble nécessaire de voir que le “pass sanitaire” n’est autre qu’un certificat vaccinal issu du carnet de santé4 avec un “QR code” afin de le sécuriser. La question de retrouver une vie antérieure à celle que nous avions avant la pandémie semble plus que nécessaire. Nous en avons assez bavé avec nos camarades. Puis, la lutte contre le capitalisme devient primordial.
Les apprentis sorciers du libertarisme et des “libertés individuelles” nous bassinent sans cesse ces derniers temps sous le slogan : “Libertay“. Ils viennent d’horizons divers et pourtant, ils sont “vaccino-sceptiques” pour reprendre leur novlangue (afin de ne pas dire “antivax”).
L’obligation vaccinale face au vaccino-scepticisme
Dans ces éléments de philosophie politique, la promotion de la vaccination obligatoire serait un élément contraignant. Toutefois, les politiques de santé publique nécessitent une “force de l’action de l’Etat”. En effet, l’individualisme au sens méthodologique ne permet pas de garantir la même efficacité que la coercition. Dans l’absolu, la nécessité de la “liberté” devient nécessaire sauf lorsque les personnes sont prêtes à être “liberticide” pour les autres.
La régulation de l’Etat devient plus que nécessaire à ce moment-là. Loin sans faute qu’il me semble nécessaire de déconstruire la question de l’autorité de l’Etat, mais les conditions nécessaires pour en finir au travers de son abolition ou d’une quelconque révolution ne sont pas réunies. Ainsi, il n’est pas opportun de se positionner d’une quelconque matière de façon absolue contre toutes les formes d’autorité.
De plus, il semble nécessaire que le mouvement progressiste, matérialiste et marxiste (ou marxien) peut se positionner d’une certaine manière en faveur de l’obligation vaccinale afin d’éradiquer les maladies contagieuses que nous pouvons par un “traitement préventif”, c’est-à-dire au travers de la méthode vaccinale. On peut dire d’une certaine manière que le fait de vaincre des épidémies ou même des pandémies réside dans un véritable progrès. En ce sens, la question de la mise en place d’une politique vaccinale reste étroitement liée avec une politique clairvoyante en faveur du progressisme et plus réciproquement du socialisme (quelle que soit sa forme). Ainsi, au moment où manifeste les syndicats et gilets jaunes, les partis de l’alt-left française, et autres mouvements citoyens contre la vaccination obligatoire, on peut clairement se poser des questions puisqu’ils ne sont que la minorité bruyante, clairement hostile à toute forme de sortie de crise de cette pandémie.
De ce fait, on se rend compte qu’il y a clairement une vision entièrement déstabilisante pour les partisans d’une “liberté absolue”. La logique voudrait que nous ne passions pas par “l’obligation vaccinale”. Hélas, face à des personnes qui ne regardent que leur nombril et sont incapables de raisonner au niveau “macro” et s’inscrivent dans un alliage de “l’individualisme du soi”. Même le théoricien de la “main invisible” à savoir Adam Smith pensait qu’il était nécessaire de créer un “service public” là où le “service privé” ne pouvait en aucun cas se substituer. Ainsi, il semble nécessaire de voir qu’il y a d’une certaine manière une nécessité d’enclencher des mesures sanitaires strictes et rigoureuses.
L’obligation vaccinale depuis 1902 (variole)
Photo: Trois ampoules de vaccin contre le choléra, Paris, 1924
Le Vaccin contre la variole est rendu obligatoire en 1902. Son administration à auparavant administrée à certaines couches de la population.
Contraindre les soignants sous forme de sanctions disciplinaires s’ils ne sont pas vaccinés au nom de l’obligation vaccinale n’est pas se positionner dans “l’esprit autoritaire”, mais dans un esprit d’entraide et de solidarité, notamment envers les plus fragiles. Lorsque l’on soigne des personnes, on ne peut se permettre de mettre en danger les patients à travers des maladies ou des infections attrapés à l’Hôpital (les fameuses maladies nosocomiales). D’ailleurs, s’ils sont soignants, ils ont dû assumer clairement un processus d’obligation vaccinale, dont le vaccin contre l’Hépatite B qui contient de l’Aluminium alors que les vaccins Moderna et Pfizer n’en contiennent pas. Cherchez l’erreur ! Il semble peut-être nécessaire d’avoir une refonte du DEAS !
Nous l’avons déjà explicité que les maladies telles que la variole (dont la dernière épidémie date de 1974)sontliées à des efforts clairs sur l’ensemble du globe. Dans le même temps, les traitements pour soigner ces maladies sont nettement plus lourds et clairement ruineux pour l’économie et le budget de la Sécurité Sociale. La question d’ailleurs que les opposants aux différents “lobbys pharmaceutiques” soulignent, demeure dès lors clairement caduque. En effet, ils ne peuvent que résider dans les “idiots utiles du capitalisme pharmaceutique”. Dans ces conditions, leurs arguments sur les expérimentations du vaccin sont “nuls et non avenus”. Cependant, la ténacité de telles croyances réside dans des approches clairement mystiques. Un vaccin coûte entre 20 et 150 euros, une journée en réanimation entre 2 500 et 10 000 euros avec de vrais traitements expérimentaux et sans reculs au nom d’une médecine de guerre.
Dans un monde ultra-libéral et libertarien, on peut jouir pleinement du slogan “mon corps, mon choix”. L’usage de l’adverbe permet de créer une différenciation avec l’usage tel qu’il était réalisé dans les luttes féministes dans les années 1960 et 1970. Au départ, il s’agissait entre autres de créer une émancipation réelle vis-à-vis de la domination masculine dans tous les domaines de la vie : habillage, maîtrise des appareils de reproduction, l’interruption volontaire de grossesse, etc. Il s’agit évidemment d’un réel progrès pour la condition des femmes et de facto pour l’ensemble de la société. Depuis cette révolution sexuelle, on voit que deux courants clairement antagonistes ont émergé : le libertarianisme (avec les différents sous-courants) et la position anarcho-communiste. On concédera qu’une partie des présupposés adversaires du système capitaliste et patriarcal n’ont aucune gêne à défendre les thèses libertariennes et à se revendiquer de l’anarchie tout comme du communisme. Les “libertés individuelles” sur “les libertés collectives” rappellent dans les faits que l’anarchisme individualiste de Stirner et du défaitisme révolutionnaire d’une partie de la classe prolétarienne ne sont que les bouts des tentacules d’un long désarmement du capitalisme vis-à-vis du camp du progrès.
Dans toute société, il existe des tabous. La question n’est pas vraiment de savoir si ces derniers sont négatifs comme positifs pour la société. Ainsi, la vision cohérente qui s’en dégage ne peut qu’aboutir au fait suivant que l’être humain ne pourra jamais pleinement jouir de son propre corps au regard des différents principes de l’éthique mise en place au travers d’une législation. Si la législation de nombreux éléments de lois peut être soumise à différentes controverses, la question fondatrice du libertarianisme débouche finalement sur les pires vices du capitalisme au travers de “la vente de tissus et d’organes humains” sous prétexte du choix. Tout ceci n’est guère rationnel au pays de Paul Lafargue. Cela peut paraître assez provoquant d’ailleurs, mais la “vente du corps de l’être humain”, sous quelques prétextes que cela soit, s’inscrit dans les pires dérives de l’espèce humaine. En effet, le “capitalisme sans tabou” admet que le “corps est une marchandise” finalement comme un autre. Ainsi, le “rein” ne serait finalement pas différent de celui d’un réfrigérateur. La question de la valeur prend également d’un ensemble de paramètres : qualité, rareté, etc.
La personne possède toujours la “liberté contractuelle”, mais dans une société où le dépassement de l’Etat est une réalité dans une époque pleinement capitaliste. Toutefois, la question de la “liberté de choix” au niveau d’une certaine éthique s’inscrit de façon pleinement dans le sens où là il n’y a pas d’éthique, pas de règles … Individualiste jusqu’au bout et dans ses retranchements, la question réside à savoir quelles sont les limites de “la liberté contractuelle” ? Comment peut s’exprimer une liberté de choix ? Autrement dit, il semble cohérent que nous ne vivons pas dans ces deux mondes en question.
Nous vivons dans une société de plus en plus dangereuse. Le mouvement antivax biberonné à la haine et à l’obscurantisme me targue de me dire que j’avais pris de l’avance lorsqu’il s’agissait entre autres de monter au combat contre les hordes et les meutes. Toutefois, j’avais fait une erreur majeure et fondamentale : face à l’extrême-droite, on ne part pas tout seul au front au risque de se retrouver submerger par ces personnes. Au rythme du jour, c’était la même propagande totalement délirante et sans fondement argumentatif. En l’occurrence, l’artiste comme tous ses prédécesseurs hurlent sans cesse à “liberté d’expression” pour justifier son “ignorance” et sa “bêtise”. Sur le combat frontal, j’ai assez donné face à des personnes qui ne s’inscrivent pas dans la “bienveillance”, mais bien dans la soumission à leurs croyances.
Peut-être qu’il n’ose pas l’avouer, peut-être qu’il ne voit la dérive devant leurs yeux. Il y a des personnes qui croient en Dieu, c’est un choix qu’ils ont pris. Puis il y a des personnes qui croient à des théories qui n’ont jamais été prouvées scientifiquement. La question du complotisme s’inscrit de facto dans le domaine de “croire”. Or, lorsque les théories complotistes en ce qu’il concerne le “mouvement antivaccin” sont tout simplement non-fondées. Ce n’est plus “In God We Trust”, c’est “In Conspiracy We Trust”.
L’une des questions fondamentales réside à savoir celle-ci : sont-ils idiots et stupides ? Je sais, on ne devrait pas juger les personnes en fonction de leurs croyances et de leurs dogmes. Toutefois, au vu du fanatisme, je me demande s’il ne serait pas nécessaire de réaliser une vision d’envergure face à la minorité bruyante. Cette nuée d’obscurantisme soudain me targue de me dire que finalement, il faudrait les isoler et leur accorder le moins d’importance possible. Or, comme les évangélistes, ils restent très dangereux et n’hésitent plus à pas à passer à des actions commandos que l’on pourrait qualifier presque de terrorisme en ce qu’il concerne les incendies des centres de vaccination.
Les partisans de la “libertay” ne sont pas les mêmes qui manifestaient dans les rues pour défendre les droits et les conquêtes sociales. Au contraire, les personnes partisanes entre autres d’un libertarianisme (ou libertarisme) veulent une liberté absolue qui consiste à surdimensionner le “moi” au profit de la destruction du “contrat social”. Ces personnes-là, comme je le soulignais dans un précédent article, s’inscrivent dans les théories de Spooner, de David Friedman, Nozick & co. Autrement dit, ces théoriciens ne sont pas des blagueurs : ils sont aux ordres de l’individualisme absolu. Ils chantent ensemble contre le “vaccin obligatoire” alors que nous sommes dans la pire crise sanitaire du siècle. Ils sont incapables de se responsabiliser. Le variant Delta a déjà atteint le R de 1,6 selon les chiffres de Santé Publique France en date du 16/07/2021. La question réside dans le fait de savoir : maintenant, on fait quoi ? On laisse les principes généraux du néolibéralisme pour créer d’autres variants plus contaminants et plus létaux ? Rien à faire, c’est laisser faire ou plus précisément Business as usual ?
Ces derniers sont tellement conservateurs et réactionnaires qu’ils ont fait massacrer les partisans de la vaccination lors de la Commune de Paris en 1871. En effet, se faire vacciner reste un “acte révolutionnaire”. Il ne fait nul doute là-dessus. Dans un premier temps, l’ouverture des brevets des entreprises pharmaceutiques afin de laisser l’accès à l’ensemble de l’Humanité les différentes technologies de vaccins semble fondamentale. Dans un second temps, le contrôle social des moyens de production des entreprises pharmaceutiques intervient comme une nécessité afin que les actionnaires de ces entreprises ne s’enrichissent pas sur le dos de la crise. Cependant, ces mesures n’étant pas “libertariennes”, les “vaccino-sceptiques” ne sont que la cheville angulaire du capitalisme le plus sauvage et le plus crade. Revenons d’ailleurs sur le slogan “mon corps, mon choix” issu du MLF. Ces derniers au nom des “libertés absolues” (cela se traduit par la compréhension de la “liberté du moi”) interviennent dans l’esprit que le “corps” appartient intégralement à la personne. Par ailleurs, leur raisonnement ouvre entre autres le chemin à deux éléments : le trafic d’organes, la vente du sang et la GPA. Il n’y a dans les faits aucune éthique si ce n’est la recherche à tout prix de la mouvance ultra-libérale. Les libertariens à la droite de Trump tout comme les évangélistes se prennent pour de “glorieux” personnes contre le “systaimeuh”. Bref, maintenant que nous avons compris que le fondement théorique de leur doctrine, je peux le dire : se vacciner est bien plus qu’un acte citoyen, c’est aussi une méthodologie pour en finir avec la pire crise sanitaire du siècle.
Et le “contrat social” ? Il s’agit d’une notion fondatrice dans les sociétés modernes. Qu’importe ! Nous sommes pas dans du Montesquieu ou encore du Rousseau, mais plutôt dans du Hobbes. Ainsi, la question de résister s’avère n’être ni plus, ni moins d’une certaine manière que de s’inscrire dans l’hyper-individualisme. Je ne dis pas qu’il ne faille pas une part de l’individu dans le modernisme. Cependant, lorsque les personnes tentent progressivement de placer l’individu au-dessus des libertés publiques et individuelles de l’autre alors il ne peut que se créer qu’une vision clairement liberticide. Dès lors, les “vaccino-sceptiques” biberonnés à la haine ne sont en réalité que des “réactionnaires” et “égocentriques”
Sur la question du “pass sanitaire” que les antisémites adorent utiliser comme “paSS Nazitaire”, il semble nécessaire d’être pragmatique et réaliste sur la crise que nous traversons actuellement. Si le nombre de lits qui a été supprimé serait à l’origine de la crise sanitaire actuelle, il semble nécessaire de voir qu’à un moment donné : diriger, c’est prendre des décisions (bonnes comme mauvaises). Dans le cas où la logique des opposants au rationalisme se gère, il semble plus que nécessaire de voir l’eugénisme comme porte de sortie à la crise. N’est-ce pas les “nazis” qui utilisaient ces thèses nauséabondes pour créer une “race forte” ? Autant dire que nous sommes dans “l’inversion du référentiel”. Les “collaborationnistes” se considèrent comme les “héros”. C’est bien cela le problème.
Loin de sombrer dans l’insécurité ambiante, j’ai pu constater avec désarroi que des mouvements clairement complotistes pouvaient soulever près de 100 000 manifestants dans la rue contre le vaccin à propos de la pandémie actuelle. Cela ne fait guère de doute que les manifestations de petits-patrons biberonnés et mis sous perfusion de l’Etat et des Gilets Jaunes nous ont fait passer des messages clairement audibles et revendicatifs : tout pour les patrons, tout pour les libertés économiques, tout pour le libertarianisme. Finalement, les Jean Moulin et Jean Zay 2.0 du XXIème siècle sortent dans nos rues pour hurler à la dictature, mais sont les mêmes qui manifestent avec les policiers putschistes des corporations policières : comprendra qui pourra.
Entretemps, la pandémie continue de poursuivre son augmentation de victimes, son impact budgétaire, ses conséquences sur la vie quotidienne des personnes … Ainsi, les “complotistes” ne sont en réalité que les “actionnaires des pompes funèbres” et les responsables d’une partie du trou de la Sécurité Sociale. Il semble nécessaire de taper du poing sur la table.
Pour ma part, je pense que l’on devrait faire davantage de pédagogie en ce qui concerne la vaccination afin d’arriver à une couverture optimale. En effet, l’aspect autoritaire peut rebiffer les personnes, mais dans le même temps … le “antivaxs” ou “altervaxs” sur toutes les données scientifiques et le consensus continue d’être dans les croyances. Il semble nécessaire qu’ils financent eux-mêmes leurs propres dogmes et non pas sur le dos de la “solidarité nationale”.
Quant à la quatrième vague va emporter les “antis et altervaxs” alors il faudra que ces derniers dans le cadre d’une “responsabilisation” de leur idéologie et du “libertarianisme” qu’ils défendent, payent l’ensemble des frais à prix coûtant. La solidarité oui, mais pas à n’importe quel prix.
Les complotistes au sein de la pandémie que nous traversons, la raison et le rationalisme tendent à se structurer pour apporter des éléments matériels afin de répondre de façon scientifique aux différentes questions, mais aussi de trouver des solutions afin que nous puissions revivre comme avant (sans le capitalisme bien sûr).
Du néolibéralisme au libertarianisme
Il s’avère que nous sommes confrontés à un mouvement totalement obscur qui refuse : la vaccination, le port du masque, le confinement, les gestes barrières (comme nous le verrons plus bas), bref tout ce qui semble nuire aux libertés individuelles en premier apparence. Ainsi, nous sommes pleinement dans la vision libertarienne :
Les libertariens prétendent fonder la propriété privée dans la propriété de soi. Elle n’est alors plus seulement une règle (aussi prégnante soit-elle) en usage dans nos sociétés, elle acquiert une véritable nécessité1.
La question fondamentale qui se pose au sein de la mouvance complotisme que l’on retrouve d’ailleurs chez QAnon s’inscrit parfaitement dans une vue de l’esprit ultra-conservateur ne croyant plus dans les informations officielles, mais aussi s’inscrivant dans les théories du complot les plus farfelues. Il ne fait guère de doute qu’à partir de ce moment-là, les manifestations en faveur des “libertés naturelles” qu’il faut comprendre comme les “libertés économiques” et non les autres “libertés fondamentales”, je pense à celle au “droit de la presse”, mais aussi aux “libertés collectives”. De ce fait, les antivaxs sont des libertariens.
Les libertariens de droite identifient la pleine propriété de soi à la liberté. Pour s’en convaincre, il suffit de constater qu’ils considèrent toute atteinte portée à la propriété de soi comme une atteinte à la liberté et réciproquement toute atteinte à la liberté des individus comme une atteinte à la propriété qu’ils ont sur eux-mêmes2.
On constate également que dans cette mouvance, la vision clairvoyante d’une liberté garantie par le droit vis-à-vis d’une liberté d’une formelle se construit autour du mythe que cette dernière reste entièrement doctrinale. Il ne fait guère de doute que les questions juridiques au niveau de la loi tendent à leur rendre de l’urticaire. En effet, il n’apprécie pas la contrainte d’où qu’elle vienne.
La liberté formelle garantit l’absence de contrainte exercée par autrui, qu’il s’agisse d’un individu, d’un groupe ou d’une institution3.
Le “saint-graal” est une vision élargie de la description de ces dernières se comprenant comme des “libertés naturelles” (alors qu’elles n’ont rien de naturelles, mais sont une construction purement chimique). L’égoïsme se sacralise comme une réponse de l’individu absolu comme réponse à tous les comportements de la société. Les piliers des “droits fondamentaux” sont ainsi considérés comme “liberticides” par ces partisans d’un individualisme entièrement débridé. Les questions vaccinales comme d’autres tombent ainsi sur la volonté du choix de l’individu au mépris de sa responsabilité devant la société dans laquelle il vit. En effet, l‘individualismo et le conspiratio font bon ménage.
Le cas du SARS-CoV-2
Les thèses avancées par l’avant-garde conservatrice se transcrivent par une sorte de “fake-news” et une forme d’interprétation plus ou moins sordide. Ainsi, le “Point Godwin” est souvent utilisé par les vaccino-sceptiques (pour parler le politiquement correct) en utilisant comme le souligne des personnalités comme Jean-Marie Bigard. La théorie du complot est avancée comme une théorie alternative et simpliste dépourvue surtout de rationalisme.
Il en faudra un certain temps pour que le temps se rende compte que derrière ces mouvements a priori “apartisans” se cache l’ensemble du gratin antisémite, relativiste, révisionniste et négationniste.En effet, en utilisant une “dialectique” propre au discours “antivaccin“, nous sommes dans une dynamique dangereuse. Dès lors, les partisans de ces croyances font d’eux des résistants face à un système qu’il conspue. Ils se sentent oppressés et réalisent en même temps qu’ils s’orientent vers un chemin totalement irrationnel. Dans les faits, ce qui attend ces personnes-là n’est autre que de terminer les “pieds devant”.
Pendant que Francis Lalanne se prend pour un résistant du FTP ou des FFI contre le nazisme. La réalité réside dans le fait que cette maladie tue et son virus mute afin de devenir incontrôlable. Ainsi, au lieu de combattre le virus, les personnes qui pensent qu’un génocide et que les thèses malthusiennes sont mises en application pour réduire la planète au nom du “Nouvel Ordre Mondial” tout en soutenant les “puces RFID 5G” sous-cutanées. Ainsi, dans le cadre des mesures gouvernementales (et Dieu sait que ce gouvernement n’est pas ma tasse de thé), ils utilisent l’étoile jaune afin de démontrer la discrimination qu’ils subissent qu’ils estiment être la même que les juifs sous le nazisme. Personne ne leur met un pistolet sur la tempe.
Dans ce sens, les comparaisons vis-à-vis de ces “glorieux résistants” qui se font retourner la cervelle par leurs différents leaders que l’on peut appeler des gourous font en sorte qu’ils se radicalisent sur la toile avec leurs “vérités alternatives”4. Dès lors, la “presse” est vue comme des “organisme collaborateurs” et pour eux, les journalistes seront tondus au sens figuré comme au sens réel à l’heure de la libération. Une libération qui en somme attend toujours. En effet, la dichotomie entre le discours et la réalité se passe clairement de leurs discours dangereux puisqu’ils portent en eux une forme exacerbée de la rhétorique néonazie. Dès lors, le discours hygiéniste et eugéniste5 qu’il faut comprendre par le fait que “l’épidémie ne tue que les faibles”, s’inscrit dans une manière de glorifier la puissance du système immunitaire. Or, partout où ces thèses sont appliquées, on constate un taux de mortalité très important, mais aussi une augmentation du nombre de variants. Ainsi, le variant delta (indien) et gamma (brésilien) sont le fruit des politiques vaccino-sceptiques alliées au néofascisme. De ce fait, la question de la “santé publique” ne fait guère de doute pour ces personnes qui sont biberonnées aux théories les plus farfelues les unes que les autres reste un véritable danger pour la population. Les enjeux sont grands. L’individualisme ne sert pas à marquer les libertés individuelles, mais bien celui d’un égoïsme clairement obscurantiste. La question réside dans le fait de savoir : la société va-t-elle prendre en charge ces personnes s’ils tombent malades, dont la plupart ne croient d’ailleurs pas dans le Coronavirus ?
AFP (c)
Puisque le gouvernement décide de prendre des mesures sérieuses et concrètes afin de lutter contre la pandémie au niveau national, les idiots utiles et les anti-sciences6 hurlent à la dictature. Dans la pensée, il ne s’agit en aucun cas de souligner que leur méthode est de retrouver un “air de liberté”, mais elle s’accompagne dans la pensée complotiste la plus crade des groupuscules de Réinfo-COVID ou encore au sein de la mouvance Gilet-Jaunisée. Dans ce contexte, il ne s’agit en aucun cas de combattre les différentes mesures autoritaires prises par le Sénat par les néoconservateurs sous l’étiquette du parti “Les Républicains” tout comme la “majorité” présidentielle.
Certains y voient le retour fantasmagorique d’un “totalitarisme” en gestation, dont les sources ne seraient finalement qu’une volonté également au niveau de la vaccination. Toutefois, le sujet étant bien large et les théories très abondantes que d’autres personnes mieux en connaissance que moi pourront élaborer un tel sujet. Toutefois, je pense que l’obligation vaccinale reste l’une des meilleures solutions quand on voit à quel point la “vaccination volontaire” rame dans notre pays. La méfiance s’installe, mais que faire face au consensus scientifique et aux résultats présents ?
Extraite d’un groupe facebook
Il ne fait guère de doutes que nous voyons pulluler également des soignants (qui se revendiquent ainsi) en colère de devoir se vacciner. Ils se sentent trahis, méprisés, humiliés, etc. Mais sont-ils des soignants pour l’argent ou pour la vocation ? Ne leur a-t-on pas soumis aux vaccins obligatoires pour être soignants ? Faut-il rappeler les prises de sang de l’Hépatite B avec jusqu’à 5 rappels ? Cela en dit long sur la dichotomie de ces derniers. Le pire étant que l’on retrouve des soignants préférant le chômage.
Ainsi, on comprend qu’il y a une forme de dichotomie sur fond de défense des libertés économiques, mais pas des libertés individuelles. En effet, ils assument pleinement de n’être que des “valets” du capitalisme et en l’occurrence des laboratoires pharmaceutiques, dont les traitements pour soigner le SARS-CoV-2 coûtent extrêmement cher à la société et enrichissent ce qu’ils appellent “big pharma”. En effet, pour qu’une dictature sanitaire puisse avoir lieu, il semble nécessaire d’avoir un dictateur. Jusqu’à présent, bien que je sois en position d’émettre des réserves sur l’aspect purement économique du programme du gouvernement actuel tout comme de la politique sécuritaire.
AFP / Alain JOCARD
Or ces mêmes personnes qui n’ont que la fibre populo-poujadiste comme Jean-Marie Bigard (que l’on peut voir avec la photo ci-contre) qui était à la manifestation des putschistes souhaitant renverser l’état de droit. Ainsi, le lien apparaît très clair entre ces personnes qui manifestent contre les restrictions sanitaires avec leur approche en termes de défense des droits fondamentaux. En effet, tout est fait pour en finir avec le “modèle Républicain” et de la “séparation des pouvoirs. Ainsi, il existe un lien très clair entre les putschistes et le mouvement antivaccin.
Cela en dit long de leur vision démocratique : une dictature suivant le modèle des “Chicago Boys”. Macron apparaît être un petit joueur. Autrement dit, ce sont des ultra-libéraux comme les Trump, les Òrban ou encore Bolsonaro.
Pourtant, les éléments de langage tendent très clairement à mettre en avant une forme de dichotomie. Ils sont pour un système ultra-répressif, mais contre la “dictature sanitaire”. Les pauvres, ils ne peuvent plus contaminer comme ils le veulent. Ils parlent sans cesse de “covidiot” pour sous-entendre que les partisans de mesures hygiénistes et sanitaires seraient “idiots” et “stupides”. La rhétorique se traduit dans les faits par une pensée clairement individualiste et égoïste. En effet, les complotistes pensent à eux et non aux autres.
La question également du port du masque fait également une sacrée opposition au sein de la mouvance alternative et progressive. Une fois de plus, les arguments pseudo-rationalistes témoignent dans les faits d’une approche réellement pseudo-scientifique. En effet, l’ancienne généticienne Alexandra Henrion-Caude va jusqu’à nous expliquer que les tests PCR contiennent des nanoparticules. On se demande dans les faits à un moment donné : où cela a bugué pour une ancienne directrice de l’INSERM. Elle vocifère ses théories sous fond d’argument d’autorité à défaut d’avancer des preuves suivant une méthodologie scientifique.
Jean-Louis Fouché, cofondateur de Réinfo-COVID
D’autres gourous comme Jean-Louis Fouché ne cessent de faire la peur, mais aussi sur le “point Godwin” quitte à reprendre la défense Eichmann dans sa diatribe d’une vision contre le totalitarisme. Dans les faits, ce médecin anesthésiste et réanimateur est devenu une égérie au sein de la toile. Pourtant, on se rend compte qu’avec ses acolytes, il n’apporte aucun élément médical et scientifique. Dès lors, nous [les personnes qui luttent contre le complotisme et l’extrême-droite – NDLR] sommes en mesure de comprendre s’il a réellement sa thèse de doctorat en médecine.
Conclusion
Dans les faits, les personnes dotées d’un semblant de rationalité vis-à-vis du taux de mortalité seraent en mesure de satisfaire ces revendications. Pourtant, nous sommes face non pas à un individualisme méthodologique, mais une forme d’anarcho-capitalisme (c’est-à-dire du libertarianisme) et une vision individualiste de l’anarchisme. En effet, l’idée de placer la “liberté individuelle” devant les “libertés collectives” tend à se traduire par le grand retour et le triomphe finalement du courant néoconservateur et du mouvement antiscience comme Trump, Bolsonaro ou encore Òrban. Ainsi, la structuration d’une pensée tend à se matérialiser comme partant du triomphe de l’individu vers le triomphe de l’obscurantisme. N’est-ce pas étonnant que ces “résistants” et ces “insoumis” à l’idéologie scientifique (et à son consensus) sont devenus les idiots utiles des pseudo-sciences. Devra-t-on faire un décret pour les empêcher d’accéder aux soins s’ils attrapent le Coronavirus même si c’est contre l’universalité de la République et de la Constitution ? Mais il faut assumer l’individualisme à l’extrême et l’homo egoïstus.