Un communisme de combat défendant les libertés individuelles

Temps de lecture : 7 minutes

Cet article est extrait d’une série d’articles (en l’occurrence du dixième mettant en avant mon parcours militant et mon cheminement intellectuel pour en arriver à ce que je suis devenu au travers d’une vision clairvoyante. Les analyses peuvent être subjectives et objectives.

Image par Victoria_Borodinova de Pixabay

Mikhaïl Gorbatchev est décédé ces derniers mois. Il fut le dernier président de l’Union Soviétique. La chute des soviets intervient après 80 ans de pouvoir sur la Russie et les pays satellites, c’est-à-dire des colonies connues sous le nom de République Populaire ou République Démocratique. Nombreux au moment de la chute de l’Union Soviétique ont cru que le marxisme était mort. Le “capitalisme d’état” rigide, froid comme un cadavre n’avait pas fonctionné (comme n’importe quelle forme de capitalisme d’ailleurs). Devrions-nous abandonner le communisme ?

Cette question que mes prédécesseurs se sont posée s’enracine dans un manque de lisibilité. Les crimes commis au nom d’un communisme devaient être punis, mais il n’y aura jamais de punition pas plus qu’un tribunal pour juger les crimes capitalistes. Ainsi, les obscurantistes ont été nombreux à chercher un fin calcul pour connaître les massacres finalement de ce que je vais appeler le “capitalisme d’état”. Il ne s’agira pas de nier les goulags et autres crimes de masse. Pourtant, les revanchards qui voulaient tout vendre pour enrichir une petite minorité ont créé un plus grand poison dans les “ex-pays soviétiques” à savoir une oligarchie. Cela se résume par la vente à des personnes s’étant enrichies comme jamais pendant que la paupérisation a atteint une dimension importante. Oui, les néolibéraux en ayant mis en place une privatisation progressive ont permis à des personnes comme Vladimir Poutine au travers de Boris Eltsine.

Photo by LSE Library on Unsplash

Dans ce contexte, la Russie actuelle n’est pas défendable en tout point. Au contraire, elle s’avère n’être que le résultat d’une grande gabegie où les oligarques vivent le dos des Russes. Au travers de cela, le communisme s’est effondré et les penseurs néolibéraux n’avaient plus d’adversaires idéologiques pour y diffuser le Maccarthysme. Dès lors, il s’est avéré objectivement que sans adversaire, la régression d’une majorité devenait urgente. Au travers de ce focus, le “capitalisme de marché” théorisé par les Chicago Boys et l’École autrichienne devait s’appliquer, car ils avaient réussi à faire plier le “capitalisme d’état”.

Or, d’un capitalisme à un autre, il apparaît objectif de souligner qu’entre un système dérégulé à l’extrême et une économie étatique, il existe un juste-milieu pour sortir clairement du capitalisme lui-même. Ainsi, il apparaissait distinct de voir que la construction d’un “socialisme ouvert” ne pouvait que se fonder sur un débat nécessaire. En effet, près de trente ans après la chute du mur de Berlin et la chute de l’Union soviétique, nous ne vivions pas mieux qu’avant, mais nous allons vivre une véritable catastrophe. En effet, les ayatollahs néolibéraux en Europe au travers des différentes organisations sociétales dirigent d’une main de fer afin de retourner au XIXe siècle. Passéistes, opportunistes, populistes, les Khmers de toutes les tendances néolibérales engrangent objectivement une même finalité terrible que chacun connaît comme l’Histoire l’a démontré à maintes reprises.

Pourtant, la fable capitaliste continue de perdurer. En effet, les adversaires ne sont plus “communistes”, mais bel et bien selon la théorie fumeuse de Samuel Huttington, le choc des cultures, notamment entre les religions. Ainsi, le modèle à défendre pour les capitalistes s’inscrit drastiquement dans une nouvelle aubaine. À partir de ce moment-précis, les axes et les formes de propagande s’orientent clairement moins vers les progressistes, mais vers un “bouc émissaire” afin de monopoliser le débat : l’étranger et le musulman. Il semble nécessaire de faire abstraction qu’au travers de cette diatribe lancée contre des personnes en raison de leur appartenance ou supposée appartenance à une religion. De cette manière, le virage ethno-différentialiste permet de refouler un débat sur des priorités. De telles manières que les différents médias appartenant à des milliardaires s’enracinent à créer des “fausses polémiques” pour masquer une réalité tangible : la pauvreté progresse, la paupérisation s’installe et l’accroissement du capital dans la poche des milliardaires français (comme dans d’autres pays) s’accroît frénétiquement. Au lieu des débats identitaire et sécuritaire, il convient de rappeler qu’une grande partie de la population a faim. Nous sommes dès lors loin d’une France qui réalise ses rêves. Au contraire, nous sommes dans une France qui utilise le mécanisme de la “reproduction des classes sociales”.

Plus de trente ans après la chute de l’Union Soviétique, les communistes et leurs idées continuent de perdurer dans le paysage politique français. La guerre en Ukraine comme certains voudraient voir associé, bel et bien à une idée que “socialisme = Russie”. Or, nous le savons très bien que les boucheries de masse que comportent les guerres. Nul ne voudrait partir et ne jamais revenir. La guerre, ce sont des personnes qui s’entretuent et qui ne se connaissent pas, pour des gens qui ne se tuent pas et qui se connaissent. Quand j’ai commencé à m’intéresser à Rosa Luxemburg, j’ai lu de nombreux textes. Sur le site Révolution et Libertés, j’ai mis une citation raccourcie énonçant que “les guerres sont des phénomènes barbares“. Les différents éléments s’enracinent objectivement dans ce que nous voyons aujourd’hui : le patriotisme et nationalisme européen interrogent. Il semble nécessaire au moment où je vous parle que certaines personnes essayent de nous faire passer pour des “pro-russe”.

Inscription dans une liste Twitter pour créer un fichier de surveillance par un compte “pro-Ukrainien”. WTF ?

Il semble qu’au travers de cela, il existe une détermination, je ne vais pas me répéter, mais lorsqu’on voit ces “petites frappes” sur Internet mettre en place des listes sous-couvert que nous serions des pro-russes.

Nous sommes dans une société où les idées politiques sont teintées d’apparence et les raccourcis politiques apparaissent comme la finalité d’un novlangue. Ce n’est pas parce que Jean-Luc Mélenchon a eu un discours ambigu que toute la gauche est ambiguë. Cela permet de démontrer qu’objectivement nous sommes sous surveillance de ceux qui dans une radicalité extrême tagaient “Ukrain First” comme le slogan de Donald Trump “America First”, dont l’origine remonte à un mouvement fasciste, dont le slogan s’avérait “Britain First”. Or, le poison du nationalisme ne diffère à aucun moment. Il me semble nécessaire de faire la différence entre le patriotisme et le nationalisme. Il faut le rappeler le “nationalisme” s’inscrit dans un véritable poison. La réalité s’avère la suivante : on ne bâtira pas une Europe démocratique et sociale au travers d’un nationalisme de fond. Au contraire, le nationalisme morcelle le projet européen. Le problème réside dans le poutinisme et de tous ses sbires.

Pourtant, Rosa Luxemburg a été assassinée par les nationalistes et les sociaux-démocrates (oui, le SPD, c’est-à-dire le même qu’aujourd’hui). La révolution a été étouffée par un massacre sanglant où les “sociaux-traîtres” de l’époque reprenaient les méthodes méticuleuses d’Adolphe Thiers. Toutes les révoltes ouvrières, les manifestations salariales ont été réprimés par la classe dominante ou les personnes qui se réclamaient d’un “socialisme” afin de réformer l’Etat. Or, ces derniers ont tous manifestement trahis la cause pour laquelle ils militaient. Ainsi, les “socialistes” de gouvernement ne permettent à aucun moment de construire le socialisme. Pire, au travers des renoncements collectifs : ils s’inscrivent dans une lignée assez constante afin de créer une certaine forme de dégoût au sein des salariés qui aboutissent à un effet repoussoir. Cela pousse ces socialistes vers le néosocialisme où Manuel Valls aura été le chef incontesté via le soutien à des personnes qui promeuvent des théories néonazies comme le “grand-remplacement”.

Si Rosa Luxemburg a été assassinée par ceux qui prônaient le “va-t-en guerre” au travers d’un motif que ce serait accélérationniste au travers d’une “Révolution”. Or, lorsque la révolution se présente, les promoteurs de la théorie accélérationniste se rebiffe et réprime clairement le “moment révolutionnaire”. Cela permet de mieux cerner les dessous de la “Deuxième Internationale” qui n’a plus rien de socialiste. Hier, c’était une évidence, aujourd’hui, cela l’est toujours. Le parti qui a assassiné Rosa Luxemburg dispose d’une majorité au Bundestag. Le chancelier Olaf Scholtz apparaît dès lors comme la “deuxième droite”. Il semble nécessaire de faire la différence entre la “droite conservatrice” et la “droite sociale”. Dialectiquement, le SPD est un parti de gauche, mais dans les faits : ils appliquent à la lettre les incantations libérales. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que le SPD a formé une coalition avec les “Libéraux” pour former un “feu tricolore”. Il ne va pas changer un programme qui améliorait grandement le quotidien des Allemands. Les pires réformes Hartz I à IV ont secoué un pays en sous-investissement.

Au travers de cette dimension, nous comprenons clairement mieux que la construction du communisme se fera au travers de tous les conservatismes. Oui, il faudra combattre le noyau qui freine les grandes réformes sociales afin d’aller vers une société égalitaire, progressiste et humaniste. De cette dimension, il convient de défendre la République face aux différents courants d’extrême-droite qui se considère comme tel ou des courants qui n’hésitent pas à voter pour l’extrême-droite afin de faire voter ses différentes lois. Ainsi, le communisme de combat (ou révolutionnaire) s’enracine au travers d’une analyse profonde de l’actualité.

Je crois sincèrement dans les libertés individuelles afin d’accroître la démocratie dans tous les pays afin de construire la société communiste de demain. Il semble nécessaire d’aller progressivement vers une rupture avec l’idéalisation de ce que nous voulons construire. Cela passe par une transition objectivement nécessaire des démocraties libérales vers la démocratie ouvrière. Cette dernière repose comme le stade le plus avancé du socialisme respectueux des libertés individuelles et surtout collectives. Il semble nécessaire d’en terminer avec le Maccarthysme afin de le combattre comme nous combattons l’extrême-droite. C’est une réalité qu’il faut voir de façon constante. Le socialisme intervient nécessairement comme la porte de sortie à la barbarie et cela rappelle très bien ce que décrivait Rosa Luxemburg : Socialisme ou Barbarie.

Auteur/autrice : Pierre Le Bec

Aide-Soignant en #EHPAD, Marxiste et Communiste ✊

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